Ouf, la retraite !

On en rêve, on compte les jours, on aspire à y être ou bien on la craint, on la repousse en se demandant ce qu’on va bien faire de tout ce temps…

Ce sujet d’actualité brûlante de ces dernières semaines s’invite régulièrement dans ma consultation. Cette étape, si souvent attendue et espérée, arrive cependant parfois plus tôt de manière inattendue (par exemple lors d’un plan de départ en préretraite). Ou au contraire après de longs mois de résistance. Et si l’on peut demander de l’aide à ce moment-là, c’est que ce passage, si souvent idéalisé par le couple, frotte un peu — voire beaucoup — devant la réalité.

On aspirait à faire enfin ce que l’on voulait, sans contraintes, sans horaires, avec un nouveau rythme qui nous laisserait enfin reposé. Et voilà que l’Autre qui travaille encore (!) nous montre insidieusement les peintures défraichies, l’administratif, l’intendance, etc. Quand ce ne sont pas nos propres enfants qui nous désignent soudain comme les nouveaux assistants familiaux avec le beau prétexte de voir grandir nos petits-enfants.

On se voyait partir régulièrement explorer notre beau pays ou le vaste monde, et voilà que la santé nous joue des tours et que nous écumons plutôt les salles d’attente de nombreux spécialistes. Pire encore, cette vacuité nous procure parfois un ennui que nous ne soupçonnions même pas et dont nous ne savons que faire, et qui nous jette dans un engagement associatif, municipal, de loisirs, ou qui nous fait sentir que le temps file entre nos doigts sans beaucoup d’utilité.

Oui ce temps de la retraite, pour ne pas le vivre comme un retrait ni le subir, a besoin de projets à construire pour soi, pour le couple, pour la famille.

Et si vous commenciez, chacun, par écrire votre vision avec les valeurs que vous voudriez y voir germer, sans vous censurer, et que vous commenciez à les partager ? C’est le début de belles découvertes, sans aucun doute !